Voici, un peu en vrac, les principes que j’essaie de mettre en oeuvre durant mes stages :
Faire d’abord, parler après. Si un peu de théorie ne nuit pas, elle doit venir après la pratique. Priorité est donc donnée au « faire ». On joue, ou on compose, ou on arrange… après seulement on analyse ce qu’on a fait, on essaie de comprendre pourquoi c’est « bien » ou « pas bien », on voit ce qui peut s’améliorer, on apporte de la théorie.
Répondre aux envies ou aux besoins. J’essaie d’éviter de proposer moi-même trop de choses. L’idéal est que les demandes (de morceaux à apprendre, de techniques à travailler…) émanent des stagiaires, plusieurs jours voire plusieurs semaines avant le stage, ce qui me permet de programmer des choses répondant aux attentes.
Faire ensemble. L’échange avec les autres est un outil fondamental pour avancer. Si cela est évident en musique d’ensemble (sans quoi cela s’appellerait autrement), il en va de même pour composer et arranger. Durant les stages, un temps important est donc toujours réservé à « faire ensemble » : soit tester des démarches de composition collective, soit travailler seul durant un temps puis « se montrer » ce qu’on a fait, se critiquer (constructivement) mutuellement, se conseiller… bref, s’émuler !
Alterner. Il faut régulièrement laisser reposer les choses. Pour ne pas saturer, et aussi pour se donner le temps de prendre de l’inspiration ailleurs… Les journées sont systématiquement construites sur un modèle d’alternance de séquences très différentes et complémentaires les unes des autres :
- travail individuel, travail en petits groupes, travail en grand groupe
- travail d’écoute et travail de jeu musical
- moments de musique et… moments de silence (balades, sieste au bord de la rivière…).
- dans les stages dédiés à la musique à danser, des temps spécifiques sont dédiés à… danser, justement, pour essayer de bien sentir comment il faut jouer ou composer pour faire bouger les guibolles des autres.
Faire pour de vrai. A un moment ou l’autre, durant les stages, il faut « passer à la casserole », éprouver ce qu’on a travaillé devant un public réel. Il est systématiquement programmé un petit concert, un bal… voire une prestation sur le marché du coin si rien d’autre ne peut se faire. De telles prestations sont à la fois l’élément de motivation pour travailler, et un outil pour évaluer son travail.
Garder des traces. Un enregistrement des réalisations individuelles et collectives est systématiquement réalisé puis envoyé aux stagiaires, pour que chacun puisse garder une trace du travail, retravailler dessus après le stage, montrer aux copains, etc…
Faire avec plaisir et convivialité. Pas de stages cul serré dans des cadres stricts. J’essaie avant tout d’installer le groupe dans un lieu accueillant, large, calme. La campagne me semble indispensable. Enfin, une place importante est donnée à la convivialité. Sinon ça chie, bordel !
De la souplesse ! Enfin, malgré les beaux principes alignés ci-dessus, j’essaie d’être adaptable au maximum. Si quelque chose ne convient pas, si des besoins particuliers émergent en cours de stage, si des projets se montent alors qu’ils n’étaient pas prévus, si des gens ont besoin d’un autre fonctionnement pour se sentir bien ou avancer plus vite, si une manière de faire que j’ai proposée ne fonctionne pas et que les gens sont frustrés ou mécontents… on s’adapte, on change des choses ! des petits bilans intermédiaires sont programmés chaque jour pour bien évaluer si ce qui est proposé convient ou s’il faut changer son fusil d’épaule…
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